C’est quoi la gestion de l’eau à la parcelle ?

eau de pluie 6 août 2024

Cette nouvelle approche responsable vise à gérer l’eau localement en se rapprochant le plus possible de son cycle naturel. Grâce à la récupération, la temporisation, l’infiltration, la réutilisation des eaux pluviales et/ou usées traitées, la gestion de l’eau à la parcelle vise la restauration naturelle de la ressource et la protection des zones habitées.

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Un constat alarmant
pour la ressource eau

La croissance de la population mondiale ainsi que nos habitudes de consommation d’eau potable posent de nombreux défis majeurs dans nos pays dits développés. En seulement 30 ans, la consommation mondiale d’eau a doublé et cette tendance devrait se poursuivre avec une augmentation probable de 10 à 12% au cours des 20 prochaines années.

En 2025, la demande en eau devrait dépasser les quantités disponibles et plonger plus de la moitié de la planète dans état de stress hydrique. Une autre préoccupation majeur pour les années à venir est la pollution des eaux rendant leur utilisation impossible sans un processus long et énergivore de dépollution. Tous ces éléments nous obligent à repenser notre gestion de l’eau.

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Transition écologique et changement climatique

L’impact de l’activité humaine sur le fonctionnement planétaire est indéniable au regard des nombreuses études et rapports du GIEC. Imperméabilisation des sols, pollution des eaux, destruction de la biodiversité, présence de PFAS (polluants éternels) dans les nappes phréatique, …autant d’éléments qui nous pousse à nous interroger sur notre manière de gérer les eaux douces et potables.

  • Diminuer l’empreinte de l’activité humaine sur l’eau
  • Favoriser l’infiltration des eaux
  • Limiter l’utilisation de l’eau potable pour des utilisations qui n’en demandent pas
  • Réutiliser des eaux dites non conventionnelles

Voici quelques nouvelles habitudes et techniques à mettre en oeuvre pour diminuer la pression que nous mettons sur la ressource.

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Un passé pas si lointain dans la gestion des eaux

Les grands fléaux et les maladies ont poussé les villes du 18ième et du 19ième siècle à s’équiper de vastes réseaux d’évacuation des eaux qu’elles soient pluviales ou usées. Tantôt traitées, tantôt rejetées, ces eaux étaient perçues comme un déchet dont il fallait se débarrasser.

Le tout tuyau et l’imperméabilisation des sols ont eu et ont toujours des conséquences dramatiques pour l’environnement :

  • assèchement des nappes phréatiques
  • ruissellement, saturation des réseaux et inondations
  • rejet d’eaux usées non traitées dans les cours d’eau et pollutions de ceux-ci.

Suite à la récurrence des épisodes de fortes pluie et de ruissellement sur le territoire belge, les autorités ont décidé de modifier leur stratégie de gestion des eau.

La définition de la gestion de l’eau à la parcelle

La gestion à l’échelle de la parcelle des eaux englobe l’utilisation de diverses méthodes pour contrôler et gérer les eaux au niveau local, souvent au niveau d’une seule parcelle ou d’un petit groupe de parcelles, telles que celles entourant un bâtiment ou une propriété.

Cela inclut non seulement la gestion des eaux de pluie, mais aussi la gestion des eaux usées traitées.

L’objectif principal est de traiter efficacement les eaux usées afin de minimiser leur pollution et de les renvoyer à la terre dans un état le moins souillé possible. En parallèle, il vise à réduire l’impact des précipitations sur les systèmes d’assainissement et les cours d’eau, tout en favorisant leur réutilisation ou leur absorption dans le sol.

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Les objectifs de la gestion de l’eau à la parcelle


1° Diminuer les risques d’inondation et cesser de dégrader les milieux naturels :

  • Gérer l’eau à la parcelle permet de démultiplier les zones d’infiltration et de stockage pour soulager les réseaux principaux, réduisant ainsi les risques d’inondation.
  • Limiter l’effet « lessivage » des eaux de pluie dans les stations d’épuration en présence de réseaux unitaires contribue à la préservation des milieux naturels

2° Lutter contre le changement climatique, apporter bien-être et santé :

  • La gestion de l’eau de pluie à la parcelle favorise la préservation de la biodiversité et crée des îlots de fraîcheur grâce à l’évapotranspiration des végétaux, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique et améliorant le bien-être et la santé des habitants.

3° Préserver et pérenniser la ressource en eau :

  • Valoriser l’eau pour des usages non alimentaires et non corporels ou, à défaut, l’infiltrer pour nourrir les végétaux et recharger les nappes, permet de préserver et pérenniser la ressource en eau, en la considérant comme une ressource précieuse plutôt que comme un déchet.

4° Faire des économies :

  • La gestion des eaux à la parcelle engendre des économies d’infrastructures publiques en réduisant les volumes à traiter dans les réseaux unitaires et en favorisant le bon fonctionnement des stations d’épuration.
  • La valorisation de l’eau de pluie permet également une réduction de la facture d’eau, car elle est gratuite, tout en étant souvent moins coûteuse à mettre en place et à entretenir que les réseaux de collecte et de traitement communautaires.

Les avantages de la gestion de l’eau à la parcelle

1° Recharge des nappes phréatiques : Les techniques d’infiltration favorisent la recharge des nappes phréatiques, préservant ainsi les niveaux d’eau souterraine, particulièrement cruciaux dans les régions où l’approvisionnement en eau potable dépend de ces réserves.

2° Conservation de l’eau : La collecte et le stockage des eaux pluviales pour des usages non potables, tels que l’irrigation des jardins ou le nettoyage, permettent de réduire la demande en eau potable et les coûts associés à son traitement.

3° Amélioration de la qualité de l’eau : La gestion à la parcelle peut significativement améliorer la qualité de l’eau en filtrant les polluants du ruissellement grâce à des systèmes de filtration biologique ou mécanique, prévenant ainsi leur contamination des cours d’eau ou des réseaux d’assainissement.

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Mais aussi

4° Atténuation de la chaleur urbaine : Certaines techniques, comme les toitures végétalisées ou les surfaces perméables, contribuent à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain en augmentant l’évapotranspiration et en abaissant les températures de surface.

5° Atténuation du ruissellement : La gestion à l’échelle de la parcelle peut réduire considérablement le volume d’eau s’écoulant vers les réseaux d’assainissement, diminuant ainsi les risques d’inondations et de débordements lors de fortes pluies.

6° Valorisation du paysage et de la biodiversité : L’intégration d’éléments paysagers comme les jardins de pluie ou les toitures végétalisées dans la gestion des eaux pluviales à la parcelle favorise la biodiversité et embellit le cadre de vie urbain.

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Les grands principes de la gestion de l’eau à la parcelle

La gestion intégrée des eaux implique une diversité de solutions basées sur différents principes, notamment :

  • Le retardement des écoulements par stockage temporaire en amont des réseaux de collecte pour réduire les débits et les risques de débordement, atténuant ainsi les inondations urbaines.
  • L’infiltration des eaux pluviales dès leur point de chute pour alléger la charge sur les réseaux de collecte, prévenir la concentration des polluants et favoriser leur épuration naturelle par le sol, contribuant également à la recharge des nappes phréatiques.
  • La récupération de l’eau pour des usages non potables tels que l’arrosage ou le nettoyage de véhicules, permettant ainsi des économies d’eau précieuse.
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L'objectif principal est de restreindre et de différer le flux des eaux dans les systèmes de collecte, tout en encourageant l'épuration naturelle, l'infiltration et la recharge des nappes phréatiques ainsi que la création de nouvelles zones vertes lorsque cela est réalisable, dans le but de préserver la biodiversité et de lutter contre l'érosion écologique.

Les solutions qui existent pour
la gestion des eaux pluviales

Cuves de rétention et récupérateurs d’eau de pluie

Ces systèmes permettent de collecter et de stocker l’eau de pluie provenant des toits et des surfaces imperméabilisées. L’eau ainsi récupérée peut être réutilisée pour l’arrosage des jardins, le nettoyage extérieur ou même les toilettes, réduisant ainsi la demande en eau potable et les coûts associés.

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Systèmes d’infiltration

Ces dispositifs sont conçus pour permettre l’infiltration des eaux pluviales et des eaux usées traitées dans le sol, favorisant ainsi la recharge des nappes phréatiques. Ils peuvent être installés sous les parkings, les espaces verts ou même les routes, permettant ainsi de réduire le ruissellement et d’atténuer les risques d’inondations.

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Puits d’infiltration et tranchées drainantes

Ces ouvrages dirigent l’eau de surface vers des zones spécifiques, telles que des bassins d’infiltration ou des tranchées remplies de matériaux perméables, où l’eau peut s’infiltrer naturellement dans le sol. Cela permet de limiter le ruissellement et de réduire la charge sur les réseaux d’assainissement, tout en favorisant la recharge des nappes phréatiques.

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Toitures végétalisées

Ces toitures sont recouvertes de végétation qui retient une partie de l’eau de pluie, réduisant ainsi le ruissellement et atténuant les pics de débit. De plus, les plantes absorbent l’eau et l’évapotranspirent, contribuant ainsi à refroidir l’air ambiant et à améliorer la qualité de l’air.

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Pavés perméables et revêtements de sol poreux

Ces matériaux permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer directement dans le sol, réduisant ainsi le ruissellement et limitant les risques d’inondations. Ils sont souvent utilisés pour les allées, les trottoirs et les parkings, offrant une alternative durable aux surfaces imperméables traditionnelles.

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Jardins de pluie et noues

Ces aménagements paysagers sont conçus pour collecter et filtrer les eaux pluviales provenant des toits et des surfaces imperméabilisées. Les jardins de pluie sont des dépressions plantées qui retiennent l’eau pendant un certain temps, permettant aux plantes de l’absorber et au sol de la filtrer. Les noues sont des canaux peu profonds remplis de végétation qui ralentissent le ruissellement et permettent à l’eau de s’infiltrer lentement dans le sol. Ces techniques contribuent à réduire le ruissellement, à améliorer la qualité de l’eau et à favoriser la biodiversité dans les zones urbaines.

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